mercredi 1 mai 2019

La Maison assassinée, de Pierre Magnan


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Résumé
Au début du siècle, cinq personnes sont massacrées à coup de couteau dans une auberge de Haute-Provence. En 1920, un survivant croit découvrir les coupables, mais deux d'entre eux, un nouveau riche et le propriétaire d'un moulin à huile, sont assassinés à leur tour avant que Séraphin Monge ait pu accomplir sa vengeance. Le justicier Monge entreprend alors de démolir la maison maudite de fond en comble...

Mon avis
J'avais vu le film il y a très longtemps. Mes parents m'avaient dit "Tiens Lu', regarde, c'est un chouette film, il fait peur" et m'avaient laissée seule devant. Je ne me rappelle absolument pas si j'ai eu peur, juste que j'étais une vraie trouillarde à l'époque. Bravo les parents !
Il y a quelques temps, je faisais une brocante avec juste pour idée "je regarde". Donc évidemment, j'ai acheté des livres, dont celui-ci. J'avais totalement oublié que le film avait été adapté d'un livre (ou sinon je ne l'ai jamais su) donc j'ai sauté sur l'occasion.
Je dois dire que je suis assez mitigée sur ma lecture. En soit, l'histoire et le scénario sont très bien, mais plusieurs points m'ont bloquée.
Premièrement, par rapport au résumé : il n'est pas concordant avec la trame de l'histoire. En effet, dans l'ordre, Séraphin revient au village, apprend que ses parents ont été assassinés, démoli sa maison et seulement après il découvre les coupables. La maison est presque totalement rasée à ce moment-là. Il y a donc environ deux tiers du livre où il ne se passe pas grand-chose, à part Séraphin qui démolit sa maison, deux filles qui lui tournent autour et les villageois qui ont peur de lui. Le deuxième point qui me bloque, c'est le style d'écriture de Magnan. Je ne sais pas si son style était vraiment vieillot pour un livre paru au début des années 80. Il a peut-être voulu coller à l'époque du récit, dans les années 20. L'écriture est un mélange de français vieillot, de patois provençal et de patois du Champsaur. Pas évident donc. Je ne connaissais pas certains mots mais avec le contexte ça allait. C'était donc parfois un peu lourd à lire, entre les prénoms peu commun (Oui, Didon, c'est de toi que je parle), les surnoms et les expressions. Et pour finir, il y avait par moment de longs paragraphes de description de paysage ou des sentiments de personnages, ça coupait un peu le rythme.
Passons aux points positifs ! L'histoire en elle-même ! Par une nuit d'orage, toute une famille massacrée, hormis un nourrisson de trois semaines. Pourquoi lui-seul a été épargné ? Mystère. Et pourquoi cette famille ? Quel était le mobile ? Pourquoi les trois personnes arrêtées, jugées et guillotinées ont toujours clamé leur innocence ? Étaient-elles juste des coupables idéaux ? Plus on avance dans le récit plus on a de réponses, et ce, jusqu'à la toute fin. Des témoins qui s'étaient tus à l'époque apportent tour à tour leur version du meurtre. J'ai trouvé Séraphin aurait pu être plus abouti. En effet, il n'est habité que par la colère (ce qui peut se comprendre). Et alors que les plus belles filles du village se jettent dans ses bras, il ne peut les aimer car il est hanté par le fantôme de sa mère. Je pense que lui faire éprouver de nouveaux sentiments auraient pu lui faire gagner en profondeur sans pour autant le dénaturer et l'éloigner de sa quête de vengeance et de justice. Fabrice, en revanche, est je trouve plus abouti. En effet, quand on le découvre, lui la gueule cassée, il est assez amer. La guerre l'a privé de la moitié de son visage, les gens ont peur de lui et son père, qu'il méprise, n'ose plus le regarder. Et pourtant, il cherche à se lier d'amitié avec Séraphin et connait ouvre son cœur à la seule fille qui l'approche sans peur. C'est juste dommage que le personnage principal ne connaisse aucune évolution.

En conclusion : une histoire originale et prenante, malgré quelques longueurs et un style assez vieillot.

Autre
Comme je l'ai déjà dit, le livre a été adapté au cinéma, avec Patrick Bruel dans le rôle principal.
Il y a eu une suite au roman : Le Mystère de Séraphin Monge.

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